C’est l’histoire de 36 heures. Récit.
– Samedi après-midi, encore à El Calafate (de retour d’El Chalten), nous décidons de partir pour Ushuaia. Pour le bus, c’est vite réglé : 2 billets sont pris. Départ donc le dimanche à 3 heures du matin pour une arrivée prévue à 21h30. Wow…
– Samedi soir : le site de réservation des auberges Hostelworld.com nous indique que tout est plein à Ushuaia. On tente quelques mails en direct et on accroche 2 lits dans un dortoir. Bon, ça s’est fait.
– Dimanche 3h du mat’. Départ en bus donc. Premier stop à Rio Gallegos à 7h00 pour prendre un second bus à 9h00. Là, les choses se compliquent un peu. Arrivés à 11h00 à la frontière chilienne (regardez une carte pour comprendre que la zone est un peu complexe côté frontières), on comprend que ça va prendre du temps. De fait, ça prend 2h00. Le temps pour les Chiliens de vérifier qu’on n’a pas planqué des fruits dans nos sacs. Suit une piste assez pourrie sur laquelle le bus avance tant bien que mal. On embarque sur un ferry quelques minutes, et puis on repasse en Argentine (après 2 nouvelles procédures avec les Chiliens et les Argentins, manifestement peu enclins à se simplifier la vie les uns les autres).
– Dimanche 19h00. Le chauffeur nous annonce encore 4h00 de route (en fait, ce bus ne doit jamais arriver à son horaire officiel de 21h30). Le temps d’attraper un sandwich et c’est donc reparti pour 300 bornes. Minuit moins quelque chose. Nous y sommes : Ushuaia. On se demande si notre auberge sera encore ouverte pour nous recevoir. C’est le cas. Ouf. Gros dodo pour effacer ces 20 heures de voyage.
– Lundi 8h00. On se réveille tous les deux avec une idée fixe : l’Antarctique. On sait qu’un bateau part le 9 janvier. Nous sommes le 7. C’est le moment de tenter un deal « Last Minute ». Grosso modo, 2 solutions pour partir en Antarctique :
1/ réserver une place plusieurs mois à l’avance sur un bateau à un prix… indécent (comptez 1000 euros par jour et par personne). Vous êtes sûr de partir mais au prix fort.
2/ Tenter le coup du « Last Minute ». Vu les prix, toutes les cabines ne sont pas vendues et les compagnies préfèrent les brader plutôt que partir à vide. Vous pouvez donc bénéficier d’un gros discount mais vous ne le savez que… sur place.
Donc, à la réception de notre auberge, on fouine. On sait qu’à 2 jours du départ, tout se joue dans les heures à venir. Un coup de fil plus tard on nous indique qu’une mandataire vient nous voir pour nous détailler une offre.
Lundi, 10h00. Sarah, jolie brunette, débarque. Elle nous explique tout ce qu’on sait déjà (on connaît par coeur les bateaux, les différents voyages, les compagnies…) et nous annonce qu’un embarquement est possible le 9 janvier pour un voyage de 8 jours qui rejoint la péninsule antarctique et permet de rester 4 jours sur place à raison de 2 sorties quotidiennes en zodiac. Reste à connaître le prix et l’ampleur du discount. La proposition tombe. On est contents, très contents et on prend 30 mn pour faire semblant de réfléchir. Ca marche bien : c’est le temps qu’il faut à notre mandataire pour nous trouver une cabine de classe supérieure avec un impact tarifaire quasi-indolore. Côté prix justement, on ne peut pas en dire en plus pour le moment car on a signé un papier pour rester discret sur le sujet. Surtout auprès des autres passagers… Deux heures de paperasse suivent. On sort tout : assurance « tour du monde », cartes de crédit, passeports, pendant que Sarah scanne à l’aide de son iPad les formulaires et se synchronise via skype avec le gestionnaire du bateau. Coup de bol, les transacs bancaires (en dollars car pour les transacs « sérieuses » on laisse tomber l’instable monnaie nationale…) passent du premier coup.
Lundi, midi. On a notre carte d’embarquement, on sourit béatement tandis que le gestionnaire précise à Sarah de ne plus proposer d’offres « Last Minute » : il n’est pas sûr d’avoir des places encore libres à bord. Just in time 😉
Départ le 9 janvier, retour le 17 janvier.
PS 1 : Pas de moyen de connexion durant le voyage même si la compagnie nous offre un forfait de 10 Mb de connexion Internet satellitaire que l’on réservera à quelques échanges par mail afin de rassurer la famille (fonctionnement pas garanti, on ne stresse pas du côté du Havre et de Calais, hein ;-))
PS 2 : pour finir cette longue note (mais bon, on signe pas tous les jours un embarquement pour l’Antarctique) quelques images d’Ushuaia et des alentours. Rien de bien spectaculaire concernant la ville elle-même, Ushuaia est avant tout un point d’arrivée et… de départ.