Difficile de vous faire partager un minimum ces quelques jours en Antarctique sans vous donner un aperçu de la vie à bord. On peut résumer en disant qu’on a voyagé dans des conditions luxueuses à tous points de vue : confort, expertise des guides, temps passé sur place, etc. Quelques explications.
Le Sea Spirit embarque une centaine de passagers. L’info est importante car tous les bateaux naviguant (et surtout accostant) en Antarctique doivent se soumettre à un règlement assez strict – celui de l’IAATO (International Association of Antarctica Tour Operators). Principal point à retenir, la plupart des sites ne peuvent accueillir que 100 personnes afin, le plus souvent, de préserver la faune (les colonies de manchots). Déduction : si vous êtes sur un bateau de 100 personnes, tout roule, tout le monde débarque et peut errer durant 2 ou 3 heures. Au-delà, si le bateau compte par exemple 180 passagers, ce temps est divisé par deux pour respecter ce plafond. D’où l’importance d’embarquer sur un bateau qui avoisine les 100 passagers. L’équipage compte environ 70 personnes auxquelles s’ajoute l’effectif du staff d’expédition. Avec nous durant ces 8 jours : un photographe-historien, un glaciologue, une biologiste spécialiste des mammifères marins, un ornithologue, un médecin-urgentiste, d’autres guides et une chef d’expédition qui, à elle seule mériterait un roman. Une Néo-Zélandaise, version féminine du capitaine Haddock. Grosso modo, on se retrouve dans un ratio passager/accompagnant de 1 pour 1.
Voilà pour l’effectif et l’équipage. A bord, côté cabines et restauration, c’est le grand luxe. Un hôtel flottant en quelque sorte. Joli contraste avec nos hébergements habituels en dortoirs et camping. On va pas s’étaler là-dessus, ce n’est pas franchement ce qu’on retiendra en premier. Globalement, l’ambiance est très américaine (en mettant les pieds à bord, on est d’ailleurs passé de l’espagnol à l’américain côté langue usuelle sauf pour le « bon appétit » d’avant-repas) ce qui se solde par quelques inconvénients (la tendance au sur-briefing) mais dans le cas présent apporte aussi un gros avantage : une organisation sans faille qui permet de gérer jusqu’à 3 sorties en Zodiac par jour.
Grosso modo, les journées sont ainsi rythmées :
– Veille au soir : brief sur les sites et sorties au programme (si la météo coopère)
– lendemain matin : petit dej qui vous cale pour la journée
– embarquement en Zodiac pour une première sortie. La procédure n’est pas anodine, les règlements de l’IAATO imposant que nos bottes soient désinfectées à chaque entrée/sortie. Quant aux affaires que l’on embarque en Zodiac, tout a été passé au peigne fin le premier jour. Un détail pour l’illustrer : l’un des guides a passé 10 min à enlever les brins d’herbe accrochés dans les Velcro de mon pantalon de pluie. Objectif : limiter les risques de « contamination » des sites visités.
– exploration d’un site à terre ou en Zodiac durant 2 à 3 heures
– retour pour déjeuner (pour ceux qui sont venus dans l’Antarctique pour bouffer…), temps que le bateau met à profit pour rejoindre un autre point
– nouvelle sortie en Zodiac
– retour à bord avec un debrief par chaque expert des choses vues, puis le dîner
– Selon les conditions : après le dîner, troisième sortie possible
Bref, on ne s’ennuie pas et tout est fait pour profiter pleinement du temps passé en Antarctique en compagnie de guides qui sont avant tout, chacun dans leur spécialité, des passionnés.
En 8 jours, nous n’avons évidemment qu’effleurer l’Antarctique via la péninsule après avoir accosté sur les îles Shetland du Sud. Un voyage aussi court permet de baisser le ticket d’entrée en Antarctique (qui reste élevé même avec un gros discount) mais présente un gros risque : celui de voir la météo remettre en question une grande partie des sorties. Bon… notre bonne étoile ne nous a pas quittés : les conditions ont permis à l’expédition de suivre l’itinéraire et les sorties prévus. Cerise sur le gâteau, la mer a été relativement calme, notamment le fameux (et craint) passage de Drake. Pas de mal de mer à déclarer donc. Juste une soirée durant laquelle le bateau a joué les montagnes russes, ce qui donne l’impression de subir chaque minute plusieurs trous d’air entrecoupés par le fracas de la coque qui retombe sur l’eau. Dans ce cas, une priorité : s’endormir au plus vite…
La météo étant donc de notre côté, le temps passé nous a permis de saisir le caractère de l’Antarctique : son échelle, ses couleurs, sa glace, sa faune… Et à l’heure qu’il est, on est encore en phase de digestion de toutes ces images et sensations…
Le Sea Spirit (je sais, le focus est fait sur les manchots mais c’est normal, non ?)
Ce que j’aime bien sur la photo de votre cabine c’est le contraste entre les boiseries vernies et le bagage ultrachic qu’on voit dans le reflet de la vitre.
Ah, j’aime beaucoup la tôf de manchots. :p
Tu regardes les photos d’Antarctique. Ah oui, t’as du retard 😉 Bon, en même temps, c’est fait pour être lu quand on veut et dans le sens qu’on veut ce blog 😉 Bises