Difficile encore de réaliser que nous avons plus de onze mois devant nous pour transformer nos rêves et nos désirs en réalité, en images. Onze mois… Presque une année entière.
En arrivant à Buenos Aires, à notre premier hébergement, c’est cette question du temps qui revient dans toutes les conversations. Dans le patio, nous croisons un couple de Français à la retraite sur le départ, avec trois mois de « vacances » à leur programme. Une famille belge avec deux enfants a posé ses valises quelques jours à Buenos Aires. Ils attendent l’arrivée par bateau de leur camping-car pour parcourir l’Amérique du Sud pendant 18 mois. Ils veulent prendre leur temps, ne pas aligner des dizaines de pays mais ressentir l’essence de quelques-uns. Nous approuvons l’esprit du voyage. Et au petit-déjeuner ce matin, nous discutons avec un autre couple belge avec deux enfants aussi. Le père, lorsqu’il apprend qu’on a pris une année sabbatique, est surpris. Deux voisins de chambre, et deux voyages au long court. Eux ne sont là « que pour un mois », comme ils disent. On se rend compte alors de la chance d’avoir juste le temps pour nous.
Le temps, d’abord, de mettre nos sens en éveil en déambulant dans la capitale argentine sans avoir forcément envie de tout voir. Avec, pour nous accompagner, l’odeur du maté dans les rues et les parcs, les rythmes du bandonéon jouant des airs de tango et la mélancolie des chansons reprises en choeur par un guitariste de rue et un antiquaire sur le pas de sa boutique. Et le sourire tranquille des Porteños, les habitants de Buenos Aires. Le voyage commence bien.
Les joueurs de bandonéon, inspirés