En tant que Parisiens, on se croyait préparés à la conduite à l’argentine, on se croyait blindés, on faisait presque les fiers. Et puis, il a bien fallu se rendre à l’évidence, personne n’est préparé à ça. Comme piéton et comme conducteur, on est largement dépassés dès qu’on met un pied en Argentine.
Comme piéton, d’abord. Imaginez qu’un matin, en vous réveillant, vous vous êtes transformé en l’homme (ou la femme) invisible. Eh bien, c’est ce qui vous arrive ici. « Piéton, quel piéton ? » semblent se dire les Argentins, qui ne nous voient pas. Aussi faut-il slalomer entre les voitures, prendre son élan et sauter d’un trottoir sur l’autre, faire un départ digne d’un 100 mètres olympique dès que le feu passe au vert, surveiller malgré tout les voitures qui tournent dans la rue que vous traversez en toute tranquillité et qui, bien que non prioritaires, font le forcing et vous rasent gratis. Lorsqu’une voiture s’arrête enfin, permettant ainsi de prendre conscience qu’on existe bien, on craint le piège, et on lui fait signe de passer. On aime trop la vie pour prendre le risque…
Comme conducteur (ou passager), maintenant. Rappelons brièvement ici quelques règles simples de conduite argentine : il est interdit de suivre une voiture sans tenter de la dépasser après l’avoir bien collée pour lui montrer que sa vitesse est forcément trop faible. Et je ne vous parle même pas des camions et des bus… Sur une nationale classique (une voie dans chaque sens), il est conseillé de dépasser lorsque : 1/ un virage approche ; 2/ la visibilité est nulle ; 3/ la signalisation au sol ou par panneau signifie qu’il est interdit de doubler. Lorsque la vitesse est limitée à 60, 80 ou 120 km/h, ajoutez systématiquement 30 km/h au moins pour vous fondre dans la circulation, sous peine de vous faire dépasser, et de créer autant de situations à risque.
En quelques jours, on a appris ces quelques règles de survie. Et on a ramené la première voiture de location sans une égratignure. Et avec soulagement, avouons-le. On doit avoir une bonne étoile…
Cyril et les voitures… toute une histoire 🙂
une conduite de parisien en Argentine !!! c’est bon ça . Attention aux photographes !!!!
Fabie… Chut 😉
Merci Cyril pour toutes ces beautés, et ça ne fait que commencer, on t’envie!